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La Société Francophone du Diabète marque son opposition aux conditions avancées par l’Assurance-Maladie pour la prescription des agonistes du récepteur du GLP-1 aux personnes vivant avec un diabète.

Le bureau de la Société Francophone du Diabète a pris connaissance de la demande de l’Assurance-Maladie de renseigner un formulaire lors de la prescription d'un agoniste du récepteur du GLP-1 aux personnes vivant avec un diabète qui en présentent l’indication.

Nous comprenons le souci de vigilance pour s'assurer de la prescription appropriée de ces molécules chez les personnes atteintes de diabète et la prévention du mésusage chez des personnes sans diabète. Néanmoins, la demande de renseigner un formulaire spécifique lors de cette prescription, accessible via le site de l'Assurance-Maladie, qui devra être présenté avec l'ordonnance au pharmacien apparaît incompatible avec la pratique courante en consultation des personnes concernées. A l’heure où le déficit de soignants est délétère à la santé des Françaises et des Français, gâcher du temps médical par une procédure administrative évitable nous semble aller dans le mauvais sens.

En effet, la prescription faite sur une ordonnance bizone garantit que celle-ci concerne une personne titulaire d'une ALD, en l'occurrence liée au diabète. L’association à d’éventuelles autres thérapies anti-diabétiques est déjà lisible sur l’ordonnance tout comme l’est l’âge du patient. Ainsi il apparait que la saisie des données sur un formulaire associé à la prescription est redondante avec les informations dont dispose déjà l’Assurance-Maladie (ALD diabète) ou déjà présentes sur l’ordonnance du patient (âge et association à d’autres traitements anti-diabétiques). L'information sur une contre-indication ou une intolérance à la metformine qui justifie une prescription d'un agoniste du récepteur du GLP-1 en monothérapie sans metformine peut facilement figurer sur l'ordonnance bizone, rédigée par le prescripteur.

Cette modalité facile de prescription, informant le pharmacien et accessible à l'Assurance-Maladie en cas de contrôle, doit être privilégiée par rapport au renseignement d'un formulaire. Exiger ce formulaire alourdit la procédure de prescription et la procédure de délivrance de celle-ci par le pharmacien, peut poser problème au pharmacien en cas d'oubli du formulaire par le patient et accroît la charge en papier alors que la politique actuelle générale est de la réduire.

De plus, l’Améli-Pro n’est pas accessible pour bon nombre de praticiens hospitaliers exerçant en établissement de santé constituant un frein majeur à la bonne réalisation et à la fluidité de cette procédure.

Il nous paraît donc nécessaire de réviser la demande de renseigner le formulaire de vigilance lors de la prescription d'un agoniste du récepteur du GLP-1, pour proposer une procédure simplifiée telle que la prescription impérative sur une ordonnance bizone mentionnant le cas échéant la contre-indication ou l'intolérance à la metformine.

La Société Francophone du Diabète soutient la nécessaire vigilance dans la prescription de ces molécules, mais est aussi consciente de la pratique professionnelle des prescripteurs et des pharmaciens et préoccupée des bons soins donnés aux personnes vivant avec un diabète.

La Fédération Française des Diabétiques s’associe à la Société Francophone du Diabète pour demander la révision de la procédure imposée dont pourraient pâtir les personnes vivant avec un diabète.