
Accès aux inhibiteurs PCSK9 : Alerte de la Société Francophone du Diabète
Les inhibiteurs de PCSK9 (evolocumab et alirocumab) sont des médicaments hypocholestérolémiants, qui ont fait la preuve de leur bénéfice sur la morbidité et la mortalité cardiovasculaire dans deux grands essais d’intervention (FOURIER et ODYSSEY), chez des personnes en prévention secondaire cardiovasculaire. Ce bénéfice est constaté également chez les personnes vivant avec un diabète. La tolérance des inhibiteurs de PCSK9 est excellente avec notamment l’absence de douleurs musculaires ou de myopathie, y compris chez les intolérants aux statines.
L’evolocumab et l’alirocumab étaient, depuis maintenant plusieurs années, commercialisés en France et remboursés dans certaines conditions : personnes présentant une hypercholestérolémie familiale homozygote, ou hétérozygote sous conditions, et personnes adultes à très haut risque cardiovasculaire, présentant une maladie cardiovasculaire athéromateuse établie et dont le LDL-cholestérol n’est pas inférieur à 0,7g/l, malgré un traitement optimisé par statine et ezetimibe ou en cas d’intolérance à ces deux dernières classes médicamenteuses. Les personnes vivant avec un diabète, dont la première cause de décès est représentée par les maladies cardiovasculaires, sont particulièrement concernées par la prescription de ces traitements.
Depuis plusieurs semaines, les personnes traitées par ces produits sont confrontées à d’importantes difficultés d’accès à l’evolocumab et l’alirocumab, du fait de tensions d’approvisionnement. Un arrêt du remboursement de l’alirocumab est également envisagé par le laboratoire en charge de sa commercialisation.
Au vu du bénéfice cardiovasculaire démontré de ces deux molécules, la Société Francophone du Diabète (SFD) pense qu’il est indispensable que les personnes vivant avec un diabète, qui portent déjà un lourd fardeau lié à leur maladie, puissent continuer à accéder à ces molécules dans les conditions actuelles du remboursement. La SFD souhaite également rappeler à tous les acteurs de ce dossier leur responsabilité quant à la santé des personnes pouvant recevoir des inhibiteurs de PCSK9. Elle appelle à ce que des efforts soient entrepris pour que la santé reste une valeur universelle et que la France n’aille pas vers une médecine à deux vitesses.