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Réaction de la SFD à la déclaration du Collège National des Généralistes Enseignants

 

Monsieur et Cher confrère,

La Société Francophone du Diabète (SFD) a pris connaissance du communiqué de presse du conseil scientifique du collège national des généralistes enseignants (CNGE) et de la retranscription des plénières du XIIIe Congrès du CNGE – 28 & 29 novembre , consultable sur internet, et tient à réagir face au risque d’erreurs médicales graves que cela pourrait engendrer.

Nous sommes consternés que ce conseil scientifique mette en cause la relation de cause à effet entre risque micro-vasculaire et contrôle du diabète sucré. La prise en charge glycémique reste la pierre angulaire de la prévention des complications micro-vasculaires du diabète. Ce point ne peut être remis en cause par une analyse insuffisante et orientée de la littérature, au risque de revenir à une période heureusement révolue, où les services hospitaliers étaient largement occupés de malades en détresse physique et morale à cause de leur cécité comme il y a vingt ou trente ans. C’est le résultat d’un long combat et de multiples essais (dont le premier au monde fut français) ; nous ne voulons pas de propagande infondée qui dévoierait un enseignement basé sur des preuves indiscutables que nous dispensons avec ardeur depuis longtemps.
Concernant la prise en charge multifactorielle du risque cardiovasculaire du diabète de type 2, et notamment le bénéfice à traiter de façon agressive pression artérielle et cholestérol, c’est une évidence que plusieurs des membres de la SFD ont contribué personnellement à démontrer et que nous prônons depuis un certain temps déjà.

La SFD souhaite collaborer avec l'ensemble des professions médicales et paramédicales, dans l'intérêt des patients diabétiques. Elle s’est ainsi associée systématiquement à la Fédération Française des Diabétiques, représentant les patients, et a, au printemps 2013, endossé les recommandations ADA/EASD, puis relayé, dès leur sortie, les recommandations de la HAS. Nous sommes donc tout à fait surpris de ne pas avoir été associés à une démarche scientifique sur le thème des complications du diabète, conduite par le CNGE, alors même que nous pensions avoir des relations naturellement simples avec ce collège. Ainsi, nous avions invité, l’année dernière, un des représentants de votre collège à un atelier « Recherche clinique en médecine générale », au sein de notre congrès en mars 2013 à Montpellier.
La SFD, dans un esprit constructif, invite le CNGE à reprendre une relation apaisée  avec les diabétologues.

La SFD souhaite que les relations interprofessionnelles soient les meilleures possibles et regrette les nombreuses dérives verbales excessives, sentencieuses, inutilement agressives, en un mot, contraires à la déontologie, sur la retranscription des plénières. Ces avis ne reflétent pas la qualité de la relation entre diabétologues et médecins généralistes, très généralement constatée chaque jour sur le terrain.
La SFD, sans esprit contentieux, invite le CNGE à une attitude confraternelle et déontologique.

Ainsi, nous invitons le CNGE à prendre contact avec les professionnels de la diabétologie, réunis au sein de la SFD, afin de proposer une lecture plus précise d'une littérature médicale complexe, dans l'intérêt des patients diabétiques, qui ne peuvent, en aucun cas, être victimes d’un retour à des pratiques de prise en charge glycémique dépassées dont on a connu, hélas, les dégâts.

Nous vous prions de croire, Monsieur, à l’expression de nos salutations confraternelles.

 

Pr A. SCHEEN
Président de la Société Francophone du Diabète

Pr S. HADJADJ
Secrétaire Général de la Société Francophone du Diabète